Réseau de suivi de la mortalité et de la croissance des huîtres normandes.

Publié le 3 juillet 2019 | Cultures marines, Nos travaux, Ressources documentaires |
Le REseau MOllusques de NORmandie (REMONOR) actif, depuis de nombreuses années, maintient ses objectifs d’observations et de descriptions des variations de croissance et de mortalité des huîtres entre chaque bassin normand. Les principaux résultats du suivi 2018 montrent une croissance inférieure à la normale pour les huîtres adultes et juvéniles. Une faible mortalité a été observée pour les adultes, à l’exception de la station d’Utah (22% de mortalité). Pour les juvéniles, la côte Ouest a été touchée par la mortalité (entre 34% et 50%), ainsi que Saint Vaast (32%). Cette année, seule la station de Chausey n’a pas connu de mortalité sur le lot de juvéniles. Comme l’année passée, nous notons une augmentation de l’infestation des huîtres par le ver Polydora sur l’ensemble des stations étudiées. D’autre part, un focus est fait sur le taux chair des huîtres, plus élevé ces dernières années.


Présentation du réseau.

Ce suivi est réalisé sur 8 stations, 4 sites sur la côte Ouest de la Manche, 1 site en eau profonde sur la côte Nord et 3 sites sur la côte Est. Toutes ces stations accueillent chaque année au mois de mars deux classes d’âge (juvéniles et demi-élevage) d’huîtres issues du captage naturel d’Arcachon.

Des visites trimestrielles sur chaque site sont effectuées pour mesurer la mortalité et la croissance du lot. Des échantillons de 30 individus par classe d’âge sont prélevés et ensuite étudié au laboratoire du SMEL, des mesures et des observations sur chaque individu sont réalisées. Celles-ci permettront le calcul de différents paramètres afin de visualiser le gain de poids, le taux de remplissage, l’infestation de la coquille par le ver Polydora et la détermination de la maturité sexuelle.

Synthèse des résultats 2018. 

En 2018, les croissances observées sur l’ensemble des spots pour les 2 classes d’âges sont inférieures aux moyennes des années précédentes. Seules trois stations, Lingreville, Chausey et Saint Germain se détachent avec un gain de poids supérieur à leur moyenne respective.

A contrario, les juvéniles de Crasville et de Lingreville ont connu une année plus restrictive en prise de poids.

Pour les huitres adultes un faible taux de mortalité est observé (de 0% à 14%) excepté pour la station d’Utah qui présente une mortalité de 22%.

Les plus fortes mortalités rencontrées pour les juvéniles sont sur la côte Ouest (de 34% à 50%) hormis la station de Chausey qui ne présente pas de mortalité cette année. Pour les stations de la côte Est et de la côte Nord pas de fortes mortalités (de 0% à 13%), seule la station de Saint Vaast présente un taux de mortalité plus important (32%).

Les mortalités constatées sur l’ensemble des stations sont principalement printanières et estivales.

Globalement, la présence du ver Polydora est en progression depuis l’année 2017 sur l’ensemble des sites, excepté pour la station de Saint Germain qui est épargnée par cette infestation depuis 2009.

Des huîtres plus charnues depuis 2010.

Le taux de chair ou indice AFNOR définit le remplissage des huîtres. Il permet de classer les mollusques en 2 catégories, en fines si le poids de chair représente moins de 10,5% du poids total ou en spéciales si le taux dépasse les 10,5%. Ce taux est calculé avec les échantillons de décembre, moment où les huîtres ne sont plus « laiteuses » et proche de la période majeure de commercialisation.

Les graphiques de suivi de l’indice du taux de remplissage semblent montrer que les huîtres sont plus charnues ces dernières années et que cette tendance est visible sur les deux grands bassins manchois. Pour la côte Ouest, l’exemple de la station de Blainville / Mer montre des huîtres plus régulièrement classées en spéciales depuis 2010 (7 fois ces 9 dernières années) alors qu’elles n’avaient dépassé la limite de 10,5% de chair qu’à deux reprises entre 1998 et 2009.

Sur la côte Est, l’indice de chair a également subi certaines variations. Comme le montre l’exemple de Saint Vaast la Hougue, lors de la période 2003 – 2010, le taux de chair n’atteignait que rarement les 10,5% alors que c’était régulièrement le cas auparavant. Mais, depuis 2014, le taux de chair retrouve les valeurs obtenues au début du suivi.

Les courbes de tendance de l’indice de chair incluant l’ensemble des stations des côtes Ouest et Est du Cotentin confirment l’impression laissée par les résultats bruts. Pour la côte Ouest, la tendance est clairement à une amélioration de l’indice alors que pour la baie de Seine, la tendance de ces dernières années montre un retour aux performances du début des années 2000 après un net recul de l’indice AFNOR.

Les raisons de cette amélioration ne sont pas expliquées par le réseau mais des variations de biomasses chlorophylliennes en fonction des périodes (en partie visible par le réseau HYDRONOR) ou des densités d’huitres en élevage (le premier étant potentiellement dépendant du second) peuvent influencer ces résultats.

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