Basée à Donville-les-Bains (Manche), l’association Algue & Cie, qui propose des sorties éducatives à destination du grand public sur la thématique des algues, souhaitait pouvoir disposer d’une ressource fiable en très petite quantité de Porphyra sp. sur le secteur de l’ouest Cotentin tout en limitant son impact sur la ressource naturelle. Autour du partenariat mis en place entre cette association, le Centre d’Études et de Valorisation des Algues (CEVA) et le syndicat Mixte Synergie Mer Et Littoral (SMEL), le projet PORPHYRA, financé dans le cadre du DLAL FEAMP (Europe et région Normandie) a permis d’évaluer la faisabilité de deux techniques de culture, le captage naturel sur les poches à huîtres et l’ensemencement de supports dans une micro-écloserie. Les résultats d’un point de vue technique montrent des perspectives intéressantes mais qui devront être mis en perspective avec un environnement socio-économique en pleine mutation.
Un projet pour une production à petite échelle.
Lancé en 2020, le projet PORPHYRA s’est terminé en juin 2023. Initié par Nadège Bernard de l’association Algue & Cie, chef de file de ce projet, le partenariat a associé le CEVA pour ses connaissances de la biologie et de reproduction de cette algue et le SMEL pour sa connaissance du milieu et du milieu conchylicole. Financé par le DLAL FEAMP (Développement Local par les Acteurs Locaux du Fonds Européen pour les Affaires Maritimes et la Pêche) qui implique des fonds de l’Union Européenne et de la région Normandie, le projet a pour but le développement d’une culture raisonnée de cette algue rouge, prisée des gourmets, avec comme support les concessions ostréicoles de la côte ouest du Cotentin.
Captage vs écloserie
Cette micro-production a été envisagée selon deux techniques distincts. La première s’appuie sur le captage naturel de cette algue sur les poches ostréicoles. L’une des voies était de voir à quels endroits et a quels moments Porphyra se retrouvait sur les poches à huîtres. Cependant le captage de Porphyra sp. est souvent très aléatoire (l’une des raisons de cette étude) et l’idée était de sécuriser a minima le captage. Une expérimentation menée par le SMEL a permis de déterminer à quel moment et dans quelles conditions des poches, destinées exclusivement au captage de cette algue, doivent être implantées sur les concessions pour obtenir un captage quasiment pur en Porphyra sp.
L’autre méthode de production passait par une phase de micro-écloserie. A partir de souches locales, les premières phases de l’écloserie effectuées au CEVA ont permis d’aboutir à l’ensemencement des poches ostréicoles. Ces poches ont ensuite pu être déposées sur la concession expérimentale du SMEL, située à Gouville-sur-Mer, et donnée des résultats supérieurs au captage naturel ou provoqué sur des poches dédiées en 2022 (année peu propice au captage et au développement de Porphyra sp.)
Des résultats encourageants
Après trois saisons de travaux, deux méthodes ont pu être évaluées. Si le captage « naturel » et le captage « provoqué » semblent envisager une production simple et techniquement facile à mettre en œuvre. Toutefois, ces méthodes restent dépendantes du captage naturel et donc de la qualité de reproduction dans le milieu. Pour pallier à ce problème, il est possible de passer par une phase d’écloserie et d’ensemencer des poches avant de les installer sur parcs ostréicoles. Cependant, cette méthode est plus complexe à mettre en œuvre. Dans tous les cas, même si des travaux supplémentaires restent nécessaires avant d’envisager une production à petite échelle, le projet PORPHYRA montre que produire cette algue rouge semble techniquement possible, notamment sur les concessions conchylicoles.
PARTENARIAT TECHNIQUE.
PARTENARIAT FINANCIER.
Projet PORPHYRA
Développement de la culture de Porphyra sur les côtes du Cotentin
2020 – 2023
Télécharger le rapport au format PDF