Le SMEL participe au colloque SYMPA ! (International Manila and European clams Conference)

Début septembre, la première édition du colloque SYMPA (SYMposium sur la PAlourde) s’est tenue à Arcachon. Pendant trois jours, scientifiques et professionnels venus des quatre coins du monde se sont retrouvés pour échanger autour de la palourde japonaise et de la palourde européenne. Concerné par cette espèce d’intérêt pour la Manche, le SMEL s’y est rendu et a pu échanger avec divers acteurs à l’échelle mondiale (scientifiques, pêcheurs, producteurs…) afin de réfléchir à la mise en place d’un réseau de suivi national des bivalves de pêche à pied. Les différentes conférences ont mis en évidence une diminution des populations de palourdes à l’échelle mondiale, en raison de la surpêche et de fortes mortalités. Cette constatation a une conséquence directe sur les pêcheurs, qui voient leurs pêches diminuer année après année, mais elle reflète aussi la fragilité croissante des écosystèmes. En effet, si les réflexions de ces trois jours étaient centrées sur ce bivalve d’intérêt commercial, le constat est sans appel : les écosystèmes marins sont en danger et l’ensemble des espèces qui les composent déclinent.

Dans un contexte de changement climatique, plusieurs laboratoires de recherche s’intéressent aux effets des modifications de l’environnement marin sur les palourdes. Les chercheurs tentent de prévoir la réaction de ces mollusques face à des événements climatiques de plus en plus intenses et fréquents, tels que des vagues de chaleur extrêmes ou des pluies abondantes, qui modifient la température et la composition chimique de l’eau de mer. À ces facteurs environnementaux s’ajoutent les contaminants chimiques issus des activités humaines. Il a en effet été démontré que, si la toxicité d’un élément n’est pas forcément modifiée par le climat, les coquillages peuvent y être plus sensibles en cas d’augmentation de la température. D’autres causes de mortalité mises en avant concernent les pathogènes et les parasites. Dans un contexte de réchauffement des océans, le parasite Perkinsus olseni semble être responsable d’un très fort déclin des populations de palourdes (Ruditapes philippinarum) en Corée et au Japon.

Face à ce constat, plusieurs pistes sont explorées pour maintenir les populations de palourdes. Des opérations de réensemencement de grande envergure sont menées sur les gisements de Corée et du Japon. Ces pays cherchent également à développer l’élevage de palourdes en pleine mer. Au Portugal, il a été démontré que la pression de pêche est principalement liée à une très forte proportion de braconniers. En effet, la majorité des palourdes portugaises exportées proviennent de la pêche illégale, que ce soit par les techniques utilisées ou par l’absence de licence.

Présentation lors du colloque SYMPA (@SMEL)
Présentation lors du colloque SYMPA ! (@SMEL)

Le colloque s’est conclu sur une volonté commune de créer un réseau européen consacré à Ruditapes decussatus et Ruditapes philippinarum, porté par l’ensemble des acteurs concernés. Il sera reconduit dans les années à venir afin de favoriser les échanges avec les délégations japonaises et coréennes, qui organisent depuis plusieurs années des symposiums consacrés à Ruditapes philippinarum.

Pays représentés : France, Royaume-Uni, Italie, Suède, Portugal, Espagne, Tunisie, Japon, Corée