Avec le projet NORMAND’ALG, le SMEL, l’Université de Caen et le Comité Régional de la Conchyliculture Normandie Mer du Nord ont cherché à apporter des perspectives nouvelles à la conchyliculture par une diversification de l’activité avec la culture de l’algue sur estran. Après plusieurs années de travaux, les résultats montrent que l’effort doit se poursuivre et se concentrer sur un nombre restreint d’espèces, économiquement valorisables et bien adaptées aux conditions de culture.
S’adapter aux méthodes conchylicoles en Normandie.
NORMAND’ALG a été imaginé au plus fort de la crise de mortalité de juvéniles des huîtres en 2009 – 2010. A cette époque, les professionnels imaginaient pouvoir diversifier une production considérée comme en difficulté. Pour ce faire, les partenaires du projet avaient défini pour objectif d’adapter la culture d’algues aux structures conchylicoles et aux spécificités normandes, c’est-à-dire avec les tables pour l’ostréiculture et les bouchots pour la mytiliculture, pour une grande majorité de cultures sur estran.
Des résultats différents en fonction des espèces.
Plusieurs espèces d’algues ont fait l’objet de tests entre 2011 et 2014 en fonction de leur présence sur le littoral normand et de leur possible valorisation. Les principales algues étudiées dans ce cadre sont :
Palmaria palmata : C’est une algue rouge dont la demande est importante, notamment en alimentation humaine ; elle est présente sur l’estran au milieu des concessions ostréicoles. Elle est donc la candidate parfaite d’autant que des travaux d’écloserie avaient donné précédemment des résultats très encourageants. Toutefois, que ce soit par bouturage ou plus tard, grâce à l’écloserie, les plants installés sur les tables à huîtres ont souvent débuté leur cycle normalement puis se sont trouvés dégradés soit par le recrutement massif d’algues concurrentes, soit par des conditions climatiques défavorables. Toutefois, le potentiel de cette algue et les connaissances acquises incitent à poursuivre les travaux.
Saccharina latissima : C’est une algue brune bien connue en culture et intéressante en alimentation humaine. Pour cette étude, des cordes issues d’écloserie sont installées sur les pieux à moules, en bas d’estran pour éviter au maximum la dessiccation. Seulement, si une certaine croissance est observée, l’algue est fortement endommagée par son abrasion par l’action du courant et des vagues sur le pieu. Toutefois, sa culture en pleine eau reste une possibilité avant, peut-être, de revenir sur l’estran.
Chondrus crispus : Il s’agit d’algue rouge très connue dans l’industrie des gélifiants. Plusieurs tests ont été effectués à partir de boutures et avec différentes supports sur les tables comme sur les pieux. Des résultats positifs ont été obtenus avec des filets installés sur les tables. Toutefois, tant que la phase d’écloserie n’est pas maîtrisée, la culture de cette algue ne semble pas rentable dans ces conditions.
D’autres espèces comme Codium tomentosum ont fait l’objet d’expérimentations diverses et adaptées aux espèces mais les résultats ne sont souvent pas à la hauteur des attentes. Seule, Ulva intestinalis, captée sur les structures ostréicoles, permettrait une exploitation simple et rapide. Mais la valorisation de cette algue est encore à l’étude.
Une suite à envisager
Actuellement ; le projet NORMAND’ALG s’est tourné vers la culture en pleine eau de Saccharina latissima. Cependant, la culture sur estran n’est pas abandonnée et fera l’objet d’une réflexion dans les mois qui arrivent autour d’une ou deux espèces pour lesquelles les techniques d’écloserie et de culture sont en partie maitrisées comme pour Palmaria palmata dont c’est le projet le plus avancé.
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