Le département de la Manche dispose de côtes rocheuses riches et propices aux ormeaux (Haliotis tuberculata). Depuis 1997, des mortalités massives ont touché les populations naturelles de Bretagne puis de Normandie. Le SMEL en collaboration avec une équipe de l’IFREMER de Brest a identifié la cause de ces mortalités.
Normandie et Bretagne, 2 régions riches en ormeaux
Depuis le début des années 90, une pêche professionnelle des ormeaux est réalisée en plongée. Les entreprises disposent de quotas leur permettant de vivre tout en préservant les stocks. Ainsi, dans le département de la Manche, trois sociétés de trois plongeurs chacune peuvent prélever 50 000 ormeaux d’une taille minimum de 90 mm, soit un peu plus de 7 tonnes par an et par équipe. Dans la région de St Malo, la pêche autorisée est de 36 tonnes. Au total, la pêche française permet de mettre sur le marché environ 100 tonnes d’ormeaux par an.
Des mortalités massives d’ormeaux dans le milieu naturel puis en élevage
Dès 1997, des mortalités estivales ont été observées dans la région de Saint Malo ainsi que dans la région de Concarneau. En 1998, ces mortalités atteignent 80% dans le golfe Normand-Breton y compris Chausey et les Iles anglo-normandes. Les élevages en circuit semi fermé du SMEL sont également touchés.
Les installations du SMEL permettent d’identifier les causes
En collaboration avec une équipe de l’IFREMER de Brest, les chercheurs du SMEL mettent en œuvre des expérimentations permettant d’identifier la cause des mortalités dans les élevages. Il s’agit d’une bactérie Vibrio harveyi (= Vibrio carchariae) sensible à la température de l’eau de mer. Cette même souche, identifiée également sur des animaux moribonds issus du milieu naturel, confirme son implication dans les mortalités d’ormeaux.
A la pointe de la recherche sur le système immunitaire des ormeaux
A partir de 2004, les populations naturelles d’ormeaux dans le Cotentin sont frappées également par cette pathologie. Les captures dans ce secteur sont aujourd’hui de l’ordre de quelques centaines de kilogrammes par ans contre 22 t dans les années 90 !
Les travaux sur cette pathologie se poursuivent aujourd’hui en collaboration avec une équipe du LEMAR de l’université de Brest afin de mieux comprendre les mécanismes physiologiques et génétiques de résistances qui se mettent en place pour lutter contre cette bactérie.
Télécharger la publication : Vibrio carchariae a pathogen of the abalone Haliotis tuberculata