REseau MOULe NORmandie : Retour à une situation globalement normale ?

Publié le 27 mars 2020 | Cultures marines, Nos travaux, Ressources documentaires |

Mis en place à partir de 2002, le réseau REMOULNOR a pour vocation d’apporter des informations sur la productivité mytilicole dans la Manche. Après un recul des rendements l’an dernier, ceux-ci repartent à la hausse en 2019. Cependant, des situations contrastées sont observées en termes de caractérisation des moules commercialisables. Le suivi saisonnier montre une nouvelle fois de forts contrastes dans l’évolution des paramètres suivis, avec notamment en fin de cycle des conditions estivales qui semble-t-il ont été défavorables. Enfin, un contraste en termes de mortalités est également constaté avec pour certaines stations un impact prédation notable.



Suivi de la production de moules dans les conditions d’élevage appelé productivité sur pieu

Les rendements bruts et nets sont en légère hausse, respectivement de 18 % et 15 % à l’échelle de la région, ce qui rattrape les baisses observées en 2018.

En rendement brut, seules les stations d’Agon, Bricqueville, Huguenans, Pirou et Utah présentent des hausses de rendement brut, alors que Hauteville et La Roquette sont le siège de baisses.

En rendement net, les stations de Bricqueville et Pirou sont en forte hausse après deux années particulièrement faibles. Les stations de Agon et Utah ont des rendements également en hausse mais plus modérément, revenant pour la première à des valeurs normales pour le site mais restant déficitaires pour la seconde. Les stations de Hauteville et des Huguenans restent stables par rapport au cycle précédent mais pour la première, l’ordre de grandeur est très faible alors que pour la seconde, le rendement net est très bon puisque bien supérieur à la moyenne interannuelle du site. Enfin, La Roquette présente des rendements nets en baisse mais qui restent dans la moyenne.

 Concernant les tailles et poids des moules commercialisables, les résultats présentent des valeurs qui égalent ou se rapprochent des valeurs moyennes sur une bonne partie des sites à l’exception de quelques stations ; Utah présente des valeurs bien supérieures et les valeurs 2019 des stations d’Agon et de Hauteville montrent un déficit de croissance avec des valeurs inférieures aux moyennes interannuelles.

En ce qui concerne les taux de remplissage finaux des moules commercialisables, les stations de Chausey (La Roquette et Huguenans) présentent les taux les plus élevés de la région et supérieurs aux moyennes interannuelles des sites.

Pour Bricqueville et Agon, les moules commercialisables présentent des taux de remplissage 2019 égalant leurs moyennes interannuelles « station », synonymes de valeurs « normales » pour chacun de ces secteurs.

Par contre les moules commercialisables de Pirou, Hauteville et Utah présentent des taux de remplissage bien inférieurs à leurs moyennes interannuelles « station » traduisant une situation « déficitaire » et plaçant les résultats 2019 parmi les valeurs les plus faibles des séries historiques de chacun de ces sites.

Suivi scientifique de la croissance et de la mortalité appelé Productivité standard : suivi saisonnier

Contrairement au cycle précédent, le naissain recueilli pour le cycle 2018-2019 était de plus petite taille en sortie de chantier, signe d’une croissance initiale beaucoup plus faible. Cependant, le début de cycle se caractérise par une croissance automnale parmi les plus fortes observées sur l’ensemble de la série historique, dans tous les cas, supérieure aux moyennes interannuelles des stations, sauf pour Utah, site pour lequel la croissance a été « normale ». Le cycle s’est poursuivi par une croissance hivernale partout excédentaire sauf aux Huguenans où celle-ci a été « normale ». A Utah, cette période est caractérisée par une croissance exceptionnellement forte. Au printemps, les stations se distinguent les unes des autres avec une croissance printanière légèrement excédentaire sur la côte Ouest pour Hauteville, Agon et Pirou, « normale » pour Utah et déficitaire à Chausey et Bricqueville. Enfin, le point le plus marquant fut un ralentissement important de la croissance en été, avec des déficits très importants de croissance sur l’ensemble des stations, seule la station de Bricqueville présentant une croissance proche de la moyenne. Mais partout ailleurs, ce déficit est très marqué.

Avec une telle dynamique de croissance, en fin de cycle après un an d’élevage, la hiérarchisation des stations au regard des croissances, place Agon en tête, suivie par les deux stations de Chausey, puis Hauteville, et finalement Bricqueville, Pirou et Utah.

En termes de taux de remplissage en chair, les faits marquants sont tout d’abord des taux excédentaires observés en hiver, et par contre un fort déficit dès le printemps jusqu’en fin de cycle en été. Rappelons toutefois que ces taux mesurés en fin de cycle en été sont partout supérieurs à ceux du cycle précédent à l’exception de ceux particulièrement faibles observés à Utah. Ces résultats obtenus à Utah sur le cycle 2018-2019, sont les pires jamais observés depuis le début des suivis, avec des taux de remplissage les plus faibles de la série. Ces constatations se font pour la 3ième année consécutive, plaçant les années 2016, 2017 et 2018 au même rang que l’année 2009.

Les taux de mortalité observés en automne 2018 sont faibles par rapport aux moyennes pour toutes les stations. En hiver ceux-ci restent également modérés avec toutefois un peu plus de contraste intersites. Au printemps, même constat, mais la station d’Agon se distingue par une forte hausse de mortalité atteignant 43% et 65% en fin de cycle. Ces fortes pertes sont attribuées à de la prédation par perceurs retrouvés nombreux lors des visites et attestant que ces prédateurs restent très présents sur ce secteur.

Sinon, les taux de mortalité sont supérieurs aux moyennes pour les stations des Huguenans, Bricqueville, Pirou et Utah. Ils sont « normaux » à la Roquette et en baisse à Hauteville.

Infestation par le ver Mytilicola intestinalis

Le taux d’infestation moyen régional 2019 est en hausse pour la 3ième année consécutive, avec une valeur se rapprochant de celles de 2015. Le niveau de risque régional reste malgré tout classé comme assez faible.

Les taux d’infestation mesurés à l’automne 2019, représentent des risques :

 « Faibles » pour les stations de Chausey (en hausse/2018),

« Assez faibles » pour toutes les autres stations, les infestations les plus fortes étant observées à Hauteville avec des valeurs proches de la catégorie de risque supérieure.

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    Suivis de la production mytilicole bas normande.

    Jean-Louis BLIN, Suzy MOAL, Stéphanie PETINAY. 2020.
    SMEL, Zac de Blainville, 50560 Blainville-sur-mer, France

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