Ensemencement de coquilles Saint Jacques en Baie de Granville

Publié le 19 avril 2016 | Nos travaux, Pêche |
En 2009, l’antenne granvillaise du Comité Régional des Pêches Maritimes de l’Ouest Cotentin (CRPBN) s’engage dans un projet de semis de jeunes coquilles saint jacques au sud de l’archipel des îles Chausey. L’objectif est de renforcer le gisement et d’assurer la pérennité de l’activité des pêcheurs.


Une activité de pêche fragile

La coquille Saint Jacques est la première espèce pêchée dans le golfe Normand Breton et fait vivre une vingtaine de bateaux à Granville. Mais l’activité reste économiquement fragile car les secteurs de pêche sont le plus souvent éloignés et s’étendent sur un vaste domaine maritime entraînant des coûts d’exploitation des navires élevés avec une ressource dont l’abondance peut fluctuer de manière importante d’une année sur l’autre.

L’implication des pêcheurs dans une pêche durable et responsable

Carte de semis de CSJDans un contexte difficile, les pêcheurs ont progressivement pris conscience qu’ils devaient se prendre en main et s’inscrire dans une démarche de pêche durable et responsable pour maintenir leur activité. C’est dans ce cadre que le projet d’ensemencement au large de Granville a vu le jour en 2009. A moins de 4 milles nautiques du port de pêche, la zone d’ensemencement, sous juridiction bas normande se situe au sud de l’archipel des îles Chausey et couvre une superficie de 260 km2 (cf carte ci-contre). Deux cantonnements y ont été créés, chacun d’une superficie de 1 mille2 et sont interdits à toute pêche toute l’année. Depuis 2009, plus de 5 000 000 de petites coquilles fournies par l’écloserie du Tinduff ont été semées et entretiennent le gisement normand. Fermée à la pêche pendant 4 ans (2009 à 2012), son exploitation a de nouveau été autorisée en février 2013. Depuis cette date, chaque année, l’exploitation de cette zone est ouverte sur moins de 10 marées en février – mars et réglementée (quota par navire, temps limité de pêche par marée, nombre de marées par semaine); en dehors de cette période, la pêche reste interdite à tous arts trainants.
Les professionnels fortement impliqués voient dans ce projet un complément d’activité, garantissant des économies de carburant, une diminution des frais communs, une moindre usure du matériel et un meilleur confort de travail. Ils participent également à la gestion durable d’une ressource en protégeant la zone le temps de la croissance de l’animal et en ouvrant à la pêche quand les coquilles ont atteint la taille commerciale.

Le SMEL suit la zone d’ensemencement

Le SMEL est partenaire scientifique et technique du projet depuis 2009. Chaque année, il participe à l’ensemencement du site et réalise 1 à 2 pêches expérimentales à bord de navires professionnels pour caractériser les captures en taille et en âge. En revenant sur les points d’ensemencement on peut suivre le semis identifiable par une marque de stress, évaluer les mortalités et déterminer un taux de recapture. On évalue à plus de 30% le taux de recapture des coquilles de semis dans la zone d’ensemencement. Il faudra attendre entre 2 et 3 ans pour pouvoir pêcher la coquille à sa taille commerciale (10,2 cm). Depuis 2013, le SMEL suit également les quantités débarquées sous la halle à marée de Granville et peut ainsi estimer la production générée par l’exploitation d’une vingtaine de navires. Sur la période 2013-2016, 140 tonnes / an environ de coquilles a été pêché par une flottille de 20 navires. C’est un produit de qualité dont le prix de vente est en constante augmentation depuis 2013 (+40%) comparé à la coquille pêchée dans le secteur de la Corbière de plus petite taille (+19%).

Les financeurs du projet

Ce projet est en partie financé par la profession avec une contribution annuelle de 1000 euros par navire versée au CRPBN et qui permet d’acheter le semis. Des aides des collectivités territoriales (Région, Département), Communauté de communes du pays Granvillais, CCI Centre et Sud Manche et Europe (Fonds FEP) sont venues compléter le financement du projet et permettent ainsi d’assurer son suivi scientifique et technique.

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