Le SMEL suit les populations de crustacés dans le Raz Blanchard

Publié le 7 novembre 2018 | Nos travaux, Pêche |

Dans le cadre du projet de parc hydrolien dans le Raz Blanchard, au large du cap de la Hague (Manche), un suivi de la ressource halieutique au sein et aux abords du projet est mis en œuvre par la société Parc Hydrolien Hydro détenue par EDF Environnement. Après avoir répondu à un appel d’offres, le SMEL a été retenu comme prestataire scientifique pour réaliser l’état de référence de ce suivi.



La mission

L’objectif de la mission porte sur la première phase du suivi et consiste à établir sur 2 ans (2017-2019) un état de référence sur la composition et la structure du peuplement des grands crustacés (homard, tourteau, araignée de mer, étrille) dans le périmètre de l’étude avant la construction du parc hydrolien pilote.

Le protocole

Le suivi halieutique est réalisé sur un ensemble de 10 stations dont le choix a été validé par le CRPMN. Elles englobent à la fois des stations proches de la zone d’implantation du parc hydrolien et des stations dites de référence hors de la zone d’influence potentielle afin de pouvoir les comparer entre elles sur l’ensemble de l’étude. Les campagnes scientifiques sont réalisées aux mois de mai et de septembre pour appréhender la variabilité saisonnière. A chaque campagne, un ensemble de 10 filières composées chacune de 30 casiers est immergé pendant 3 jours successifs.

Le recueil de données pour fournir des indicateurs sur le stock

Deux campagnes ont été réalisées depuis le début de la prestation, l’une en septembre 2017 et la seconde en mai 2018. Les crustacés capturés y sont identifiés (espèce, sexe), dénombrés et mesurés  (taille en hauteur ou largeur selon les espèces) et observés (état général, maturité des femelles). Le marquage des homards permet de repérer les recaptures et ainsi apprécier l’importance du peuplement. Les captures de poissons sont également identifiées et dénombrées par filière.

Les données recueillies sur les captures font l’objet d’une analyse et d’une interprétation au travers d’indicateurs biologiques (indice d’abondance, structure de taille, sex-ratio, richesse spécifique…) afin d’évaluer la structure et la composition du peuplement.

Le homard et le tourteau sont les espèces dominantes

Les crustacés dans le Raz Blanchard sont majoritairement représentés par le homard et le tourteau, les captures d’araignée de mer et d’étrille restant très accessoires. On retrouve cette même tendance aux mois de mai et de septembre.

Une majorité de jeunes individus

Les captures de homard sont à 74 % caractérisées par une majorité de jeunes individus. Cette tendance est stable pendant les deux années de suivi et particulièrement marquée à la côte avec près de 90 % des captures sous la taille commerciale. La taille moyenne relativement faible associée à des abondances élevées montre qu’il existe un recrutement annuel important. 26 % des homards ont une taille marchande, ce qui représente entre 41 % et 46 % du poids total de la pêche selon la saison dont moins de 10 % constitués par de gros individus (taille ≥ 105 mm). Les captures commerciales sont plus abondantes pour les stations situées les plus au large. En fonction de la saison, la DPUE (part commerciale) oscille entre 10 kg et 16 kg pour 100 casiers et l’indice est équilibré entre femelles et mâles. Au mois de mai, on retrouve le niveau de rendement moyen du Nord Cotentin qui se situe plutôt au-dessous de 10 kg/100 casiers. 

 

Pour le tourteau, plus de 80% des captures ont une taille inférieure à la taille marchande. Cette tendance n’est pas seulement marquée à la côte mais aussi dans certaines stations du large. Avec 43 kg / 100 casiers, le rendement des captures en poids est stable comparé à 2017 (40 kg / 100 casiers en septembre 2017). Il est à 57 % constitué par des individus sous tailles contre 67 % au mois de septembre. On observe plus de captures commerciales mâles et cette tendance est relativement stable dans le temps.

Les prochaines campagnes de mai et septembre 2019 permettront de compléter ces premières tendances.

 

La grande roussette dans les captures accessoires 

Les poissons représentent 6% des captures totales parmi lesquelles la grande roussette fait figure d’espèce dominante. Les autres espèces de poissons les plus abondantes sont le tacaud et le congre.

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