La laisse de mer sous surveillance

Publié le 4 mai 2017 | Les actus |

La laisse de haute mer constitue un écosystème très spécifique dans lequel se mélangent des végétaux (algues, phanérogame, bois…), des animaux vivants et morts mais également des déchets anthropiques d’origines très variées souvent liées aux activités professionnelles locales (pèche, conchyliculture) ou touristique. Cet écosystème est fréquenté par des oiseaux qui peuvent y trouver leur alimentation ou un endroit pour y déposer leurs œufs (comme le gravelot à collier interrompu).  La laisse de mer peut avoir un rôle important de protection des dunes mais elle peut être également une source importante d’amendement agricole, notamment sur la façade ouest du Cotentin où des algues étaient (et le sont encore parfois) ramassées massivement  en automne et début de l’hiver contribuant ainsi à la fertilisation des parcelles tout en limitant les apports chimiques en engrais. Des ramassages des déchets peuvent être plus ou moins réguliers en fonction des communes et des associations locales mais parfois elles sont décriées par d’autres, le déchet pouvant contribuer à la formation de dunes embryonnaires, piétinement du haut de plage, œufs écrasés, effarouchement… Ainsi, toute action sur cet écosystème doit faire l’objet d’une attention toute particulière.

Une première étude réalisée par le SMEL en 2001 avait permis d’évaluer les quantités d’algues et de déchets échoués sur une portion du littoral de la côte ouest allant de la pointe d’Agon au havre de Surville. Cette évaluation mensuelle était menée sur 8 stations de 50 m chacune durant une année. Elle constitue un point de référence très intéressant afin d’évaluer l’évolution autant en algue qu’en déchet. Aujourd’hui, cette démarche pourrait être étendue à l’ensemble des côtes de Normandie afin d’obtenir une vision plus large. Toutefois, les linéaires de côtes  passeraient de 30 km à près de 600 km et la méthodologie employée il y a 15 ans pose un certain nombre de questions en termes de faisabilité technique. Ainsi, il serait utile d’évaluer la pertinence de la longueur de chaque station et du nombre de répliquat par station. D’autre part, d’autres questionnements plus récents se posent tels que le devenir de ces déchets ramassés et l’acquisition d’autres paramètres comme la présence des oiseaux sur cet écosystème. En amont d’une étude globale, une analyse préliminaire semble nécessaire intégrant les expériences réalisées dans d’autres régions.

Dans le cadre de son stage de DUT Génie Biologique de Caen, Jeanne Clément aura pour objectif de réaliser un état des lieux des suivis sur cette thématique et de réaliser une évaluation méthodologique. Cela permettra à terme de proposer une extrapolation de la technique à l’ensemble du littoral normand (nombre de points, fréquence, sites, partenaires, coûts…) tout en conservant une référence aux données historiques, de proposer des pistes pour intégrer la problématique “oiseau” dans ce suivi et d’identifier des voies possibles de valorisation de ces déchets spécifiques.


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