Des solutions pour limiter la prédation des moules par les bigorneaux perceurs

Publié le 1 octobre 2012 | Cultures marines, Nos travaux, Ressources documentaires |

Les élevages mytilicoles sont la cible d’une prédation importante par des gastéropodes perceurs. Ces bigorneaux peuvent provoquer des mortalités importantes dans certains secteurs. Le SMEL a réalisé une étude afin d’identifier leur origine et trouver des solutions techniques innovantes.

 

Pieu à moules écroulé par bigorneaux perceurs

Pieu à moules écroulé par bigorneaux perceurs

Des pertes importantes sur les bouchots

Depuis plusieurs années, les élevages mytilicoles de certains secteurs normands subissent une forte prédation par les bigorneaux perceurs de type nucelles. Ce phénomène a été particulièrement spectaculaire en 2012 et 2013 malgré le ramassage effectué par les professionnels, et a engendré la perte de plusieurs kilogrammes de moules par bouchot, voire dans certains cas la perte de la totalité de la récolte du pieu (voir photo).

L’infestation des cordes dans les parcs de captage et sur les chantiers

Les nucelles se reproduisent en hiver. Les juvéniles infestent les cordes mytilicoles au mois de mai. Chaque juvénile de perceur va consommer environ 800 jeunes moules durant les 5 premiers mois de sa vie. Les croissances sont alors très rapides pour atteindre environ 4 à 5 mm en 1 mois et 9 à 10 mm en 2 mois. Introduits sur les pieux avec les cordes, ces perceurs vont poursuivre leur prédation au rythme d’une moule par semaine.

Bien que quelques perceurs puissent provenir des zones de captage, la grande majorité du recrutement se fait localement directement sur les chantiers lorsque les cordes sont posées avant le mois de juin.

 

Bigorneaux perceurs (@SMEL)

Bigorneaux perceurs (@SMEL)

La sur-salure, un traitement efficace contre les perceurs

Les tentatives de capture des nucelles par des systèmes de pièges ont été infructueuses. Plusieurs essais de traitement des cordes ont été testés par le SMEL (javel, eau douce, températures basses) mais seule la balnéation dans une eau de mer sur-salée apparaît très prometteuse. En effet, les expérimentations ont montré que tous les perceurs mourraient lorsqu’ils étaient immergés dans une eau à 140‰ (ajout de 100 grammes de sel par litre d’eau de mer) pendant 21 heures minimum et que les moules placées dans ces mêmes conditions résistaient au traitement. Appliqué chez un professionnel, ce traitement a montré sa grande efficacité.

En complément des démarches individuelles visant à limiter la prédation des nucelles sur les structures d’élevage (ramassage, traitement des cordes, entretien des parcs), il apparaît nécessaire pour tenter de circonscrire l’infestation de procéder à un ramassage collectif des bigorneaux perceurs sur les zones non concédées attenantes aux concessions, avant la période de reproduction. Le Comité régional de la Conchyliculture Normandie Mer du Nord souligne l’intérêt évident de limiter le nombre de géniteurs sur zone avant la ponte.

PARTENAIRES TECHNIQUES :

Comité Régional de la Conchyliculture.

PARTENAIRES FINANCIERS :

Conseil Général de la Manche, Communauté Européenne.

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    couv PERCEURSPrédation par les perceurs da,s le secteur conchylicole de la pointe d’Agon à Gouville sur Mer

    O. Basuyaux, R. Buret, N. Laisney, J.M. Jacquette. 2012.

     

     

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